BayDay : la plateforme qui révolutionne le monde de la BD

BayDay est une plateforme communautaire de publication de BD numériques qui a vu le jour il y a quelques semaines à peine. Elle poursuit une ambition : fournir une alternative au circuit classique de publication de bandes dessinées et remettre les auteurs au centre du processus.

Révolutionner le schéma classique de publication de BD

Lancée le 20 décembre dernier, BayDay est une innovation qui aspire à casser les codes de publication traditionnels de la bande dessinée et à fournir un schéma alternatif. Concrètement, il s’agit d’une plateforme d’autopublication, de vente et de lecture de BD, où les créateurs restent maîtres de leur œuvre à 100 %.

Le projet est porté par Sébastien Ruchet et Thomas Astruc, dessinateur renommé qui a travaillé sur les dessins animés Code Lyoko, W.I.T.C.H et Totally Spies et a réalisé Miraculous – Ladybug et Chat Noir, série TV coproduite avec la Corée et le Japon et distribuée dans 119 pays.

« Ça me fait mal de savoir qu’il y a des milliers d’œuvres inaccessibles partout dans le monde, des auteurs qui ne sont pas publiés et qui pour beaucoup galèrent », raconte ce dernier dans une interview. « Imprimer et distribuer des BD, cela a un coût, mais je trouve dommage qu’à l’heure d’Internet, il n’y ait pas une plateforme qui permette aux auteurs de publier leurs œuvres, d’en garder le contrôle et d’en vivre décemment. Alors pour remédier à cela, on s’est réunis avec des amis et on a créé une plateforme communautaire en ligne, ouverte à tous, pour publier ses bandes dessinées partout dans le monde. Cela s’appelle BayDay… »

Remettre les auteurs au centre du processus de publication

Sur BayDay, auteurs confirmés ou débutants peuvent présenter leur production et choisir de la monétiser comme ils l’entendent : tout payant, tout gratuit, premier chapitre gratuit et le reste payant, etc. C’est à eux, et non à la plateforme, de décider de la commercialisation de leurs œuvres.

L’auteur récupère ensuite 70 % hors taxe du prix d’achat de sa réalisation, à la place des 8 à 10 % (voire moins) que les éditeurs reversent traditionnellement. La particularité tient également dans le fait qu’il n’y a pas d’exclusivité, l’auteur garde ses droits.

BayDay tient par ailleurs à avoir une base juridique solide. Une quinzaine de contrats possibles s’adaptant à un maximum de situations sont proposés, notamment grâce à une collaboration avec le SNAC (Syndicat des auteurs et des compositeurs).

Profiter des potentialités du digital 

De plus, le fait qu’il s’agisse d’une plateforme en ligne décuple le potentiel créatif des artistes, qui peuvent imaginer intégrer animations, effets spéciaux, sons, etc. à leurs œuvres. « Si l’industrie de la BD doit bouger vers le numérique, ça doit passer par les auteurs. Les acteurs traditionnels n’ont pas d’intérêt à bouger, ça fonctionne pour eux. Il n’y a guère que les auteurs qui peuvent imaginer et apporter ce changement », explique Thomas Astruc.

Rapprocher les lecteurs et les auteurs

Si BayDay se veut « par et pour les auteurs », les lecteurs aussi y trouvent leur compte. En effet, grâce à une monnaie virtuelle (les perles), ils ont la possibilité d’acheter des bandes dessinées originales, différentes, que l’on ne trouve pas ailleurs, mais également la satisfaction de soutenir directement les créateurs tout en profitant des potentialités et du confort de la BD numérique.

Un des plus de la plateforme tient également à l’intégration d’un réseau social : BayDay sert aussi à la recommandation, à la communication et au partage de découvertes.

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— Victoire Dunker

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