Étude Hadopi : la consommation de biens culturels dématérialisés en période de confinement

Dès le début du mois d’avril, la Hadopi a initié un baromètre sur les pratiques culturelles à domicile en période de confinement, qui révèle entre autres que 55 % des consommateurs de biens culturels ont découvert des œuvres durant la période de confinement, tout particulièrement les jeunes publics. Concernant la lecture, 42 % des internautes déclarent lire davantage de livres numériques qu’avant le confinement.

La Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet (Hadopi), une autorité publique indépendante, s’est penchée dès le début du confinement sur l’intérêt particulier des internautes pour les biens culturels en ligne durant cette période particulière. Ce sondage a été étudié toutes les deux semaines, en quatre vagues, de début avril à la mi-mai. Parmi les biens culturels étudiés, le livre numérique, qui connaît une croissance notable.

La lecture numérique en hausse

En ce qui concerne le livre numérique, 42 % des consommateurs déclarent en lire plus qu’auparavant, 49 % en lire autant et 9 % en lire moins qu’avant le confinement. Cette croissance est particulièrement remarquable chez les 15-24 ans et les 25-39 ans. 9 % des internautes lisent un livre numérique au moins une fois par semaine et 22 % des personnes âgées de plus de 14 ans déclarent avoir lu au moins un livre numérique sur les 12 derniers mois.

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Malgré le déconfinement, la consommation de biens culturels sur Internet se maintient en effet à un niveau très élevé : 88 % des internautes interrogés indiquent consommer des biens culturels dématérialisés, contre 81 % en 2019. Plus de la moitié de ces internautes interrogés déclarent en consommer davantage depuis le début du confinement et 42 % d’entre eux ont l’intention de consommer davantage de tels biens après le confinement.

La proportion de ceux qui ont utilisé de nouvelles offres d’accès à des biens culturels en ligne s’élève quant à elle à 46 % et 55 % des consommateurs de biens culturels ont découvert des œuvres grâce à la période de confinement.

Une question d’équilibre

En fin de confinement, l’accès aux biens culturels dématérialisés reste toujours majoritairement considéré comme l’activité la plus indispensable à l’équilibre de l’ensemble des internautes français. Après 6 semaines de confinement, ils sont ainsi 50 % à la placer en tête des activités indispensables à leur équilibre. Les pratiques sportives recueillent également chez les jeunes de 15 à 24 ans un haut niveau de suffrages : 53 % contre 56 % pour la consommation culturelle en ligne.

Le nombre de consommateurs de biens culturels dématérialisés augmente depuis plusieurs années déjà. Cela dit, cette tendance s’accentue fortement durant cette période de confinement avec l’émergence de nouveaux consommateurs. La hausse de la consommation semblerait en effet, d’après ce sondage, plus particulièrement portée par les internautes de 40 ans et plus.

Quel que soit le niveau d’intensité de leur consommation, 64 % des consommateurs déclarent que cette période a été celle de l’intensification de leur recours aux biens culturels dématérialisés.

La consommation illicite se stabilise

Si dans un premier temps, la Hadopi soulevait une légère hausse de la consommation illicite de bien culturels dématérialisés, cette tendance tend désormais à se stabiliser.

Ce baromètre révèle en effet que 25 % des internautes français déclarent, en mai, consommer un ou plusieurs biens culturels de manière illicite, contre 28 % après quatre semaines de confinement et 21 % au début du confinement. Ce taux se rapproche désormais de celui relevé au printemps 2019 (26 %).

À noter que 31 % des consommateurs illicites indiquent avoir concomitamment, dans cette période, augmenté leur consommation légale par rapport à l’avant-confinement. 60 % des internautes français affirment quant à eux consommer uniquement de façon légale des biens culturels sur Internet.

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Tous les résultats de la 4e vague du baromètre de la Hadopi sont disponibles ici.

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— Cynthia Prévot

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