Assises du livre numérique : L’impact du confinement à l’international

Du fait de la pandémie, les Assises du livre numérique françaises, organisées par le Syndicat National de l’Edition, se sont adaptées cette année pour avoir lieu à distance, sur le thème général « Lire et étudier en temps de pandémie ».
Chaque jour, du 10 au 18 décembre 2020, ont été présentées des conférences sur des thèmes variés. Nous traiterons ici de l’impact du confinement sur le livre numérique à l’international. 

Le confinement de la chaîne du livre 

La pandémie et les confinements qui s’en sont suivis ont modifié les habitudes des acteurs de la chaîne du livre. En effet, selon les pays, librairies et bibliothèques ont dû baisser le rideau pour des durées plus ou moins longues. 

Par exemple, en Allemagne, la fermeture des librairies n’a duré que trois semaines, à partir de la mi-mars 2020, avant qu’elles soient considérées comme essentielles et puissent rouvrir. Au contraire, en Espagne, la fermeture des librairies et bibliothèques lors du premier confinement a duré près de trois mois, et aujourd’hui le secteur n’est toujours pas considéré essentiel. Quant au Québec, le premier confinement des librairies a duré deux mois, avec des aides d’Etat particulièrement importantes, permettant de maintenir les salaires des employés. 

Par conséquent, de fortes baisses des ventes, autour de 30 % à 40 %, étaient globalement attendues à l’échelle nationale par les pays européens, mais la réponse numérique rapide à la pandémie a finalement permis de limiter les pertes. 

La transition numérique 

En effet, le point commun entre les différents pays du monde est que la transition numérique, déjà en cours avant la pandémie, s’est vue drastiquement accélérée. Par transition numérique, il faut entendre, parallèlement à l’offre de livres purement dématérialisée déjà disponible avant la pandémie (exemple d’Amazon), l’essor de la numérisation de l’offre disponible physiquement dans les librairies et bibliothèques de quartier. 

Il peut s’agir à la fois des librairies qui créent des plateformes de vente de livres physiques en ligne, comme des bibliothèques qui ont scanné massivement leurs ouvrages pour les rendre consultables via un système de prêts numériques sur Internet.
Par exemple, en Espagne, le taux de la population achetant des livres papier sur Internet est passé de 30 à 70 % pendant le premier confinement.

Également, l’offre de livres numériques et audio a été favorisée par la crise sanitaire, et ses prix sont de manière générale devenus plus accessibles. En Allemagne, c’est 50 % d’augmentation pour le marché des livres numériques et audio depuis le premier confinement, et 65% pour celui des livres numériques au Québec. Le taux d’achat d’ebooks a donc augmenté en flèche dans les différents pays du monde pendant le premier confinement, et cette tendance s’est poursuivie, certes plus lentement, après l’été dernier. 

La pandémie a ainsi poussé le secteur du livre à changer ses habitudes : campagnes promotionnelles à l’initiative des éditeurs, achats d’ebooks massifs par les lecteurs, essor des services de streaming et aussi plus modestement des abonnements, contre une tendance affirmée à la vente unitaire auparavant. 

Chaque pays a été touché différemment par la pandémie, mais ce qui en ressort est notamment une prise de conscience assez globale de l’importance du numérique, et, concernant  le secteur du livre, du fait que livre physique et numérique peuvent être complémentaires, car ils répondent à des besoins différents. 

Finalement, cette crise a montré la faculté d’adaptation du secteur du livre à l’échelle internationale, et un retour en arrière semble aujourd’hui impensable, comme le note la Fédération Européenne des Éditeurs.

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— Nausicaa Plas