Rencontre avec Aurélie Puissant : l’évolution de Perioclic

Lancé depuis 2017, l’outil Perioclic est une initiative visant à faciliter l’accès aux articles et périodiques présents dans les bibliothèques de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Nous nous étions déjà intéressés à ce catalogue en ligne en 2017 en interrogeant Sylvie Vandamme. Aujourd’hui, c’est sa collègue Aurélie Puissant qui fait le point avec nous sur l’évolution de Perioclic.

Lettres Numériques : Pouvez-vous vous présenter brièvement et nous expliquer le rôle que vous jouez chez Perioclic ?

Aurélie Puissant_portrait

Aurélie Puissant : Je suis détachée pédagogique et chargée de communication pour la Réserve centrale à Lobbes depuis septembre 2018. Mon rôle de chargée de communication comprend la gestion des périodiques, de manière assez large.

Je m’occupe aussi de tout ce qui est communication au niveau de Perioclic. Je gère donc la page Facebook et tout ce qui tourne autour de la distribution de signets et de flyers au sein des bibliothèques centrales et des bibliothèques locales.

Pouvez-vous nous décrire Perioclic ? À quoi sert cette plateforme ?

Perioclic est un site, ou plus précisément une sorte de catalogue en ligne, qui décrit et localise plus de 2 100 périodiques – donc 2 100 revues. Il propose ainsi 235 000 descriptions d’articles sélectionnés dans plus de 413 revues.

Ces périodiques sont conservés par les bibliothèques publiques de la Fédération Wallonie-Bruxelles et leurs partenaires. Cette base de données est le fruit du travail de deux commissions : la Commission de conservation partagée des périodiques et la Commission de dépouillement partagé des périodiques. Ces deux commissions sont coordonnées par le service de la Lecture publique via sa cellule TIC et la Réserve centrale. Perioclic a notamment pour but de mutualiser les ressources des bibliothèques publiques afin d’offrir aux lecteurs, je dirais même, plus largement, aux usagers, les références d’une large collection de périodiques.

Les bibliothèques centrales et les bibliothèques locales qui participent au plan de concertation partagé des périodiques viennent notamment vers nous quand elles ont une revue à encoder sur Perioclic ou, au niveau de l’élagage de périodiques, quand elles retirent ou suppriment des périodiques de leurs rayons. Elles reviennent alors vers nous pour savoir si d’autres bibliothèques seraient intéressées par les périodiques dont elles veulent se débarrasser pour compléter leurs collections.

Lettres Numériques avait déjà publié un article sur les débuts de Perioclic en 2017. Comment la plateforme a-t-elle évolué depuis ?

La nouveauté, depuis février 2019, c’est que l’usager peut demander gratuitement, via mail, des copies d’articles aux bibliothèques qui conservent la revue. En fait, la Fédération Wallonie-Bruxelles a signé une convention avec les sociétés de gestion des droits d’auteurs et des éditeurs pour permettre la diffusion de copies numériques d’articles.

Il suffit de faire une capture d’écran de la description de l’article que l’usager souhaite recevoir et de contacter la bibliothèque qui conserve le périodique. Dans les trois jours ouvrables, il reçoit un scan de cet article en version PDF sur son adresse mail, et tout ça gratuitement. En plus, c’est la rentrée scolaire ! Pour les enseignants et les étudiants, cette fonctionnalité est très pratique. Perioclic leur permet d’accéder aux articles, en même temps, de s’intéresser aux bibliothèques. C’est un plus pour tout le monde.

Quelles futures évolutions envisagez-vous pour la plateforme ?

D’ici peu, mais je n’ai pas encore de date précise, l’affichage Web de Perioclic va faire peau neuve, principalement en répondant aux normes d’accessibilité. On a aussi lancé un projet pour développer un formulaire pour les usagers, qui leur permettrait de faire directement leurs demandes d’articles et ainsi éviter d’avoir trop d’échanges de mails entre l’usager et la bibliothèque. Dans le meilleur des cas, on voudrait que ce formulaire génère aussi des statistiques sur le nombre de copies numériques envoyées.

Pour le moment, ces statistiques sont faites manuellement par les bibliothèques publiques. Elles nous les renvoient chaque fin d’année : en janvier 2022, nous allons donc recevoir des tableaux Excel avec toutes les demandes de copies numériques qu’elles ont reçues, que les demandes aient été satisfaites ou non. La Réserve centrale va récolter tous ces tableaux et les fusionner en un seul, qui sera envoyé aux sociétés de gestion de droits d’auteurs pour qu’ils reçoivent le paiement pour les articles qui ont été demandés. C’est le ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles qui prend en charge ce paiement, c’est pour ça que les demandes de copies numériques d’articles sont gratuites pour les usagers.

En 2017, Perioclic avait déjà conclu un accord avec la Région Nord-Pas-de-Calais pour qu’elle y ait également accès. Pensez-vous continuer à étendre votre champ d’action ?

On est toujours en lien avec nos collègues des Hauts-de-France. Ces liens ont été un petit peu interrompus, malheureusement, à cause du COVID. Normalement, on a généralement trois réunions par an avec nos collègues français, ce qui nous permet d’échanger sur nos méthodes de travail au niveau de la gestion des périodiques et de faire des projets. Il y a notamment eu un projet collaboratif en 2014 : des brochures ont été créées sur, justement, la conservation partagée des périodiques, avec une partie pour la France et une partie pour la FWB. Ces brochures sont toujours disponibles, notamment en ligne sur le site bibliotheques.be.

Ces brochures sont un des projets qui ont été mis en place, mais on espère en faire d’autres. En novembre 2019, une journée professionnelle « Gestions et valorisation des périodiques en bibliothèques. Quoi de neuf ? » a été organisé avec nos partenaires français à Lille. Lors de cette journée, un mémorandum d’accord a été signé entre la FWB et l’Agence régionale du livre et de la lecture des Hauts de France et l’université de Lille.

On espère, en 2022 en tout cas, reprendre encore une collaboration. On est aussi ouverts à d’autres collaborations avec d’autres pays, notamment francophones.

Dans ce genre de collaborations, la France, par exemple, a-t-elle aussi accès gratuitement aux copies des documents ?

Dans Perioclic, quelques bibliothèques françaises participent au plan de conservation partagée et, de ce fait, si elles sont contactées par un usager, belge ou français, qui demande une copie numérique d’article, étant donné que la revue est disponible sur Perioclic, le bibliothécaire est couvert au niveau des droits d’auteur et peut donc transmettre la copie numérique d’article gratuitement. Cela couvre uniquement les revues qui sont dans Perioclic.

Au niveau des droits d’auteurs, il y a quand même 16 revues pour lesquelles les auteurs ou éditeurs n’ont pas accepté de céder leurs droits. Ces 16 revues sont reprises dans un document et ont été signalées aux bibliothèques. Ces revues-là ne peuvent pas faire l’objet de copies numériques d’article, on peut simplement consulter la revue dans la bibliothèque qui la possède.

Pour terminer, avez-vous quelque chose à ajouter ?

Oui, peut-être les chiffres de 2020. En 2020, on a 42 conservations de revues et 18 246 descriptions d’articles qui ont été ajoutées et le site a été consulté par 7 183 internautes, qui sont restés en moyenne 6 minutes sur le site. Nous avons reçu 2 179 demandes d’envoi d’articles, contre 912 en 2019, et 1 773 de ces demandes ont été satisfaites, soit 80 % des demandes (contre 771 en 2019).

Quand je parle de demandes satisfaites ou non, c’est parce qu’il peut arriver que l’article demandé à une bibliothèque ne soit pas dans sa collection de périodiques. Il est possible que la bibliothèque ne possède malheureusement pas le numéro parce que ça fait partie de ses manquants. C’est pour ça que, comme je vous l’ai expliqué au début, les bibliothèques qui élaguent ou qui suppriment des périodiques nous demandent si ceux-ci pourraient compléter les collections d’autres bibliothèques : ce processus permet justement de réduire les manquants. Mais les bibliothèques ne laissent pas sans réponse un usager : elles le renvoient vers une autre bibliothèque qui devrait avoir le périodique, et donc, l’article demandé.

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— Chloé van der Straten-Waillet

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