Le numérique, support de lecture privilégié par les Chinois

Dans les précédents articles de notre rubrique « Le numérique ailleurs », nous vous parlions du Japon mais aussi de la Corée du Sud. Intéressons-nous cette semaine à la Chine, dont on parle de plus en plus ces derniers temps, notamment avec l’arrivée récente d’iBooks, la librairie numérique d’Apple. Partons à la découverte de ce pays où le marché de l’ebook est en pleine croissance !

Japon, Corée du sud et Chine : des marchés quelque peu semblables

En 2014, le marché du livre numérique avait augmenté de 35% au Japon et atteint le milliard de dollars, une expansion également observée en Chine mais à un autre niveau puisque l’industrie chinoise de l’édition numérique représente des montants supérieurs à 50 milliards de dollars en 2014 (presse, édition et autopublication compris). Pour le Japon comme pour la Chine, le marché du magazine numérique évolue de manière plutôt positive, une tendance observée dans ces pays où la population est hyper connectée et privilégie le smartphone comme support de lecture dans les transports en commun et autres (cf. notre précédent article à ce propos).

Alors qu’au Japon c’est le manga qui est de plus en plus prisé par les lecteurs avec les développements de l’ePub3, la Corée est quant à elle plus friande de « romans Web », toujours pour une lecture sur smartphone. Bien que le secteur numérique n’occupe que 5% du marché dans ce pays, il demeure néanmoins également en croissance et de nombreuses initiatives sont mises en place pour développer la lecture numérique.

Au niveau des achats d’ebooks, les Japonais sont les plus grands dépensiers puisque, selon l’enquête de Statista parue en août dernier, ils sont prêts à débourser en moyenne 86,50 dollars par an pour des livres numériques contre 4,30 dollars pour les Chinois. Un constat qui nous rappelle que le piratage demeure problématique en Chine. Quant à la Corée du Sud, elle n’était pas mentionnée dans cette étude.

Une percée des grands acteurs internationaux : Amazon, Apple et Google

Alors qu’Amazon est présent en Chine depuis 2012, Apple est quant à lui entré dans le paysage numérique chinois avec iBooks, depuis le 30 septembre dernier. La librairie numérique d’Apple propose donc depuis peu de nombreux ebooks en chinois, qu’il s’agisse d’auteurs locaux mais aussi de succès littéraires mondiaux comme la saga « Twilight » de Stephanie Meyers, pour la première fois disponible dans la langue du pays.

Google Play prépare de son côté son grand retour en Chine, suite à son retrait en 2010 lié à une censure problématique. Une nouvelle stratégie serait apparemment adoptée pour revenir sur le marché chinois de manière différente en proposant une nouvelle licence Android avec l’arrivée de magasins d’application dédiés. Cela fait un an que l’acteur américain planifie ce retour avec pour objectif une mise en conformité avec les lois du marché chinois.

Quelques chiffres à retenir

Et s’il fallait retenir quelques chiffres sur le marché du livre numérique en Chine ? Voici un aperçu des grandes tendances :

• 58,1% des adultes chinois ont opté pour la lecture numérique en 2014, soit 8% en plus par rapport à l’année précédente ;
• plus de 50% des lecteurs numériques lisent sur leur smartphone ;
• en 2014, l’ensemble de l’industrie de l’édition numérique en Chine a remporté 54,5 milliards de dollars ;
• les revenus des magazines numériques représentent 230 millions de dollars ;
• le chiffre d’affaires de l’ebook a augmenté de 24,5 millions de dollars à plus de 724,6 millions de dollars en 8 ans ;
• depuis 2012, le chiffre d’affaires du marché chinois augmente de 20,5%.

Le numérique est devenu le support de lecture  privilégié par les Chinois. Les médias numériques dépassent d’ailleurs les médias papier dans le pays et des plans d’actions sont mis en place afin de promouvoir la lecture. Le premier ministre chinois Li Keqiang a d’ailleurs présenté en mars dernier un plan national « Internet Plus » qui permettra sans doute de booster le marché du livre numérique dans ce pays en pleine croissance. Un marché à tenir à l’œil donc dans les prochaines années…

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— Gaëlle Noëson