Rencontre avec l’auteur belge William Riverlake (partie 2) : auto-édition
Comme nous vous l’avions annoncé la semaine dernière, voici la suite de l’interview de William Riverlake, qui a publié son premier roman via la plateforme Amazon Kindle Direct Publishing dans le cadre du concours d’écriture « Les Plumes francophones ». Pour Lettres numériques, il exprime cette semaine son point de vue d’auteur auto-édité.
Avec votre premier livre, Thormäe. Le Cantique du soleil, vous vous illustrez dans le genre de la fantasy. Pourquoi avoir choisi ce genre littéraire ?
Depuis toujours, je suis fan des mondes imaginaires, en roman comme en BD (avec Thorgal par exemple). J’ai donc voulu écrire dans un genre que je connais et qui me permet de créer mon propre univers. La fantasy est aussi le meilleur moyen pour aborder le thème de la spiritualité, auquel je m’intéresse beaucoup, et celui de la magie, qui selon moi existe dans notre monde et intervient dans nos regards, nos ressentis. L’univers fantastique est aussi lié au Moyen Âge et au monde des sciences occultes, de la médecine parallèle. Tous ces thèmes, qui font pourtant partie du réel, sont plus faciles à développer dans un univers fantastique.
Pourquoi avoir choisi l’auto-édition ?
Je n’avais pas d’intention d’auto-publication au préalable mais j’ai connu le parcours du combattant en tentant de faire éditer mon livre et cette mésaventure m’a décidé. En effet, il y a environ quatre ans, j’ai envoyé le manuscrit de mon roman à plusieurs éditeurs et le directeur littéraire d’une grande maison m’a répondu très positivement, il semblait réellement enthousiasmé par mon projet. Mais la maison d’édition a ensuite changé sa stratégie éditoriale et a décidé de ne pas éditer mon livre. Dans mon cas comme dans celui d’autres auteurs, l’auto-publication permet donc de rebondir (nous évoquions cette thématique dans un article précédent, ndlr). En plus, depuis quatre ans j’ai eu l’occasion d’encore beaucoup retravailler mon texte et finalement le fait de ne pas être lié à un éditeur m’a permis de garder une grande liberté dans mon écriture. Un jour, un ami qui avait lu mon manuscrit et était abonné à Amazon m’a informé du concours Plumes francophones (voir la première partie de l’interview), m’encourageant à y participer. Le concours est arrivé au bon moment car j’avais besoin de clôturer ce projet pour pouvoir en envisager un autre : j’ai saisi l’opportunité.
En tant qu’auteur, que pensez-vous de l’offre éditoriale en Belgique ? Êtes-vous satisfait de la proposition d’Amazon ?
Je pense qu’au point de vue numérique, le service Kindle Direct Publishing d’Amazon est très intéressant : l’interface est claire et le suivi très rapide. Mais son travail est uniquement technique, il n’intervient pas au niveau éditorial. J’apprécie néanmoins la liberté qu’offre le système d’Amazon parce qu’il n’oblige pas à entrer dans un moule et cela me convient car Thormäe sort plutôt des sentiers battus. En ce qui concerne le contenu, je me suis tourné vers « mes » lecteurs (essentiellement des proches) et leur ai demandé leur avis sur le manuscrit. Pour le deuxième tome, je pense m’adresser à des blogueurs littéraires que je ne connais pas pour avoir des avis extérieurs et objectifs. Quant à la couverture, je suis passé par un artiste professionnel pour la réaliser. Au final, j’ai effectué le travail d’édition moi-même. De plus, Amazon, via sa plateforme CreateSpace, propose un service d’impression à la demande, ce qui représente environ 25% des ventes du livre, qui est ainsi également disponible au format papier.
Envisagez-vous les réseaux sociaux comme un outil promotionnel intéressant quand on est auto-édité ?
J’utilise uniquement mais énormément Facebook. J’y relaie toutes sortes d’informations liées à mon livre et au concours. J’essaie de publier régulièrement, tous les trois ou quatre jours. À mon sens, il faut utiliser ce réseau social pour ce qu’il est et ne pas se montrer timide ou pudique dans ce que l’on accepte de partager. J’ai également contacté des journalistes qui ont rédigé des articles de presse et des blogueurs qui ont lu mon livre et en ont publié une critique sur leur site, mais également sur Amazon. Leurs avis y ont d’ailleurs été mis en avant parce qu’ils y sont très actifs et font partie des meilleurs « rédacteurs d’avis ».
Le Cantique du soleil est le premier tome de la saga Thormäe. Quelle sera la suite ? Avez-vous d’autres projets littéraires ?
Le tome 2 de Thormäe est déjà terminé et est actuellement en phase de relecture. Il sortira à la fin de l’année et marquera la fin du cycle dans cet univers. J’envisage quand même d’écrire un prequel de cette histoire, dont l’action se déroulera 150 à 200 ans avant celle de Thormäe, mais je ferai une parenthèse entre les deux projets en publiant les carnets de note du héros de l’histoire.
Pour télécharger le roman Thormäe. Le Cantique du soleil, cliquez ici. N’hésitez pas à visiter également le site internet et la page Facebook de William Riverlake !
Propos recueillis par Gaëlle Noëson et Loanna Pazzaglia
— Loanna Pazzaglia