Les bibliothécaires entrent au PILEn : Interviews croisées de Françoise Dury (APBD) et Guy Marchal (FIBBC)

Soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB), le Partenariat Interprofessionnel du Livre et de l’Édition numérique (PILEn) accompagne les différents acteurs de la chaîne du livre dans les mutations technologiques en cours. Il regroupe des associations d’auteurs, d’éditeurs, de libraires et, depuis peu, de bibliothécaires. En effet, l’Association Professionnelle des Bibliothécaires et Documentalistes (APBD) ainsi que la Fédération interdiocésaine des bibliothécaires et bibliothèques catholiques (FIBBC) ont récemment rejoint le partenariat qui s’élargit ainsi au secteur de la lecture publique.

À cette occasion, Lettres Numériques s’entretient des perspectives offertes par cette nouvelle collaboration avec Françoise Dury, présidente de l’APBD et Guy Marchal, secrétaire général de la FIBBC.

Pourquoi avoir rejoint le PILEn ? Quelles sont vos attentes à l’égard de ce nouveau partenariat ?

Françoise Dury : La chaîne du livre, que le PILEn entend représenter, n’est pas complète sans la présence des bibliothécaires, en particulier ceux qui œuvrent dans le secteur de la Lecture publique (dont est issue la majorité de nos membres) et assurent la diffusion de l’écrit sous toutes ses formes auprès de tous les publics, quels que soient leur âge, leur type de formation, leurs origines, leur niveau socio-économique…

L’organigramme du ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles a rapproché récemment les bibliothèques des centres culturels et des Points-Culture autour de l’action territoriale. C’est un point de vue très intéressant mais il est utile par ailleurs qu’une autre instance garde en mémoire que les bibliothèques participent prioritairement à la promotion de la lecture et en ce sens sont les partenaires des autres métiers du livre ; le Conseil du Livre existe mais l’organisation est plus souple, la parole plus aisée et les décisions plus directement pratiques au PILEn.

Par ailleurs, l’un des chevaux de bataille du PILEn est la formation des professionnels, ce qui rejoint les objectifs de l’APBD.

Guy Marchal : Il nous paraissait fondamental de tisser et resserrer des liens avec les autres partenaires du monde du livre, « classique » et « numérique », afin tout à la fois d’y construire des actions communes et d’y défendre et illustrer la place toujours majeure qu’occupent les bibliothèques publiques.

Nous sommes convaincus que celles-ci sont des lieux appelés à promouvoir – dans l’intérêt de l’usager, avec le suivi et les conseils appropriés – le livre numérique (et ses supports).

Nous espérons apporter un regard un peu différent et prendre notre part – avec nos moyens, notre expérience et notre expertise spécifique – aux projets dans lesquels nous nous inscrirons.

Comment avez-vous fait connaissance avec le PILEn ? Quels ont été vos premiers contacts ?

Guy Marchal :  La FIBBC, longtemps active au Conseil des Bibliothèques publiques (son représentant en fut le président) et au Conseil du livre, a suivi le lancement du PILEn : elle a au demeurant été sollicitée par Monsieur Füeg (Service de la Lecture publique puis Service général de l’Action territoriale) afin de réfléchir notamment aux rôles que les bibliothèques pourraient y jouer…

En outre, des bibliothécaires-documentalistes de nos entités ont participé à l’une ou l’autre formation organisée par le PILEn (notamment sur les réseaux sociaux).

Françoise Dury : Je crois avoir connu l’existence du PILEn dès sa création et avoir dès lors exprimé à son président le regret de ne pas voir y siéger des représentants des professionnels des bibliothèques. La partie commerciale et la partie non commerciale de la chaîne du livre semblaient parfois avoir peur l’une de l’autre. Personnellement, mon parcours professionnel m’a amenée successivement en librairie, dans l’édition puis en bibliothèque et je considère que les relations entre les divers métiers du livre ne peuvent apporter que richesses aux uns comme aux autres. Le travail mené pour accompagner la rédaction de la future législation sur le prix unique a prouvé qu’une collaboration est possible et même souhaitable.

Enfin, le PILEn offre bon nombre de formations qui intéressent les bibliothécaires ; ceux-ci constituent depuis longtemps le contingent le plus important des inscrits aux formations du PILEn.

Pourriez-vous nous présenter l’un de vos projets rendus possibles par ce nouveau partenariat ?

Françoise Dury : L’évolution technologique dans le domaine de la lecture est indéniable. L’APBD souhaite accompagner ses membres dans l’évolution de leurs métiers. Son équipe (les administrateurs tous en poste à temps plein en bibliothèque et l’unique coordinatrice) ne dispose pas toujours du temps ou des connaissances techniques permettant de suivre les dernières innovations en matière d’édition et de communication ni des ressources humaines externes (carnet d’adresses…). Elle trouve de telles ressources au PILEn et est heureuse de s’associer ainsi à des projets tels que le prochain colloque du 21 novembre intitulé « Le livre, laboratoire d’innovation(s) ? » ou à la mise sur pied de formations en TIC adaptées à ses adhérents. Le PILEn ouvre des portes…

Guy Marchal : Dans une de nos principales bibliothèques affiliées a été créé un espace dédié au jeu vidéo (une nouveauté en Lecture publique).

Notre ambition est de mettre en valeur ce projet, de permettre à celui-ci de faire écho et d’élargir le spectre des services proposés dans les bibliothèques publiques, au bénéfice de tous.

Propos recueillis par Olivier Patris

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— Rédaction

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