L’ebook pour les ouvrages scientifiques, une bonne idée ?

Nous le constatons régulièrement, le livre numérique connaît le plus de succès dans les œuvres de fiction, de la romance aux thrillers en passant par les romans de fantasy. Mais le format est-il adaptable à tous les genres ? Qu’en est-il des publications scientifiques ou juridiques ? Voici quelques éléments de réponse pour faire le tour de la question à travers une liste non exhaustive des opportunités et des limites de l’ebook pour les ouvrages scientifiques.

Les plus-values du format numérique

  • La recherche ciblée

La navigation au sein d’un ebook rend les recherches plus aisées et rapides. Qu’il s’agisse de retrouver un passage de livre ou de cibler le contenu qui nous intéresse, l’action peut se faire en quelques secondes grâce à la fonction de recherche ou via la table des matières intégrée à l’ebook.

  • Les enrichissements et fonctions

Le format numérique ne cesse d’évoluer et de proposer de nouvelles fonctionnalités, comme l’ajout de vidéos ou d’images qu’il est possible d’agrandir. Ces enrichissements représentent un outil très intéressant lorsqu’il s’agit de mieux comprendre un concept ou d’expliquer une nouvelle théorie scientifique, par exemple.

Les liseuses disposent également d’une autre fonctionnalité très utile du point de vue de la compréhension de certains termes techniques ou plus rares, il s’agit du dictionnaire qui est intégré directement à l’appareil de lecture. Il suffit alors au lecteur de cliquer sur un terme pour en découvrir la définition, lui permettant ainsi de gagner un temps précieux.

  • Les mises à jour

N’oublions pas que l’un des principaux aspects qui distingue le format numérique du format papier est la possibilité qu’offre le numérique de mettre à jour le contenu d’un livre sans devoir passer par des rééditions et réimpressions. La mise à jour des fichiers représente donc pour l’éditeur une solution beaucoup plus confortable pour apporter les modifications nécessaires, dans le cas de textes juridiques et autres codes, lors de la mise en place de nouvelles législations, ou dans le cas de nouvelles découvertes scientifiques, par exemple.

Le numérique permet également de mettre en vente la dernière version d’une publication en supprimant l’ancienne, ce qui résout le problème des stocks à écouler, véritable bête noire des éditeurs papier.

Les limites de l’ebook

  • Le format « reflowable »

Les ebooks au format « reflowable », dont la mise en page et le texte s’adaptent à l’écran de lecture, peuvent comporter des erreurs à divers degrés, par exemple au niveau des césures de mots dans un ouvrage qui s’attache aux spécificités d’une langue, comme dans le cas d’une publication bilingue. En outre, les schémas, tableaux et formules ne sont pas toujours lisibles dans ce genre de format.

  • La difficulté de référencer ses sources

La spécificité des publications de chercheurs et d’universitaires est leur nombre important de citations et références à des études antérieures. Comme la notion de pages n’existe plus dans le format numérique, les auteurs scientifiques se retrouvent confrontés à la difficulté de citer précisément leurs sources dans le cadre de recherches par exemple. C’est la raison pour laquelle le format PDF, plus proche dans sa présentation du livre papier, est souvent privilégié dans le domaine universitaire.

Edit : dans un format ePub de type reflowable, la fonction de numérotation fixe des pages reste implémentée, même si elle est bien souvent méconnue des lecteurs. L’utilisateur peut alors choisir d’afficher les numéros de pages imprimées (pour plus d’informations sur le sujet, consultez cette page).

  • La notion d’index devient désuète

Dans le même ordre d’idées, les index reposent également sur la référence à une page précise. En numérique, on pourrait imaginer remplacer ces renvois à des numéros de pages par la fonction intégrée de recherche pour trouver toutes les occurrences d’un terme précis. Mais cette démarche amène à envisager une autre manière de manipuler le contenu du livre.

L’ePub tel qu’il existe actuellement ne répond pas encore totalement aux besoins des lecteurs d’ouvrages scientifiques. Pourtant, selon l’ADEB, 93 % de la production de livres numériques en 2016 relève du domaine des sciences humaines (retrouvez la synthèse des chiffres-clés du secteur dans cet article). Une réelle demande existe donc, ainsi qu’un marché à exploiter.

Mais, toujours selon l’analyse de l’ADEB pour l’année 2016, 31 % des lecteurs numériques en Belgique francophone lisent au format ePub, contre 61 % qui privilégient le PDF. Une constatation qui peut sembler surprenante : le format ePub existe depuis un certain temps déjà mais peine à être très largement répandu, contrairement au PDF qui connaît toujours autant de succès. Si nous avons choisi dans cet article de considérer les formats ePub et PDF dans le cadre de l’édition scientifique, d’autres solutions numériques existent également, telles que les plateformes de services en ligne développées par les éditions Vanden Broele (relire notre article sur le sujet).

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— Loanna Pazzaglia

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