Couverture du livre : la clé de votre stratégie marketing ? (Partie 2)

L’expression dit de ne pas juger un livre par sa couverture. Une couverture de livre réussie est pourtant souvent incontournable pour la rencontre auteur et public, offre et demande. Première de couverture, quatrième de couverture, dos du livre : comment faire savoir, faire aimer et faire agir en quelques centimètres carrés ? Deuxième partie du retour sur la formation Couvertures du livre donnée par Françoise Geoffroy-Bernard au PILEn ces 23 et 24 octobre via Edinovo.

Bonne et mauvaise couverture de livre, mode d’emploi

La couverture d’un livre ne peut pas et ne doit pas tout dire. Trop d’info tue l’info. Heureusement, le marketing du livre est là pour vous aider à faire des choix.

Alors, une bonne couverture, comment ça marche ? Vous penserez d’abord à diversifier le choix de vos intervenants (pas uniquement des directeurs ou des commerciaux), à ce que ces intervenants soient les bons (ne pas oublier d’associer le graphiste) et à ce qu’ils se rencontrent au moins au moment du briefing initial et du choix final. Par ailleurs, vous n’oublierez pas de fournir des exemples visuels pour éviter tout malentendu, tout en précisant bien ce que vous ne voulez absolument pas retrouver. Vous n’oublierez pas non plus de tester votre projet en le mettant en situation (couverture vue en petit et vue de loin). Enfin, vous n’omettrez pas les contraintes de fabrication.

La recette pour une couverture de livre ratée, vous la voulez aussi ? L’erreur numéro 1 sera à l’inverse de ne pas faire de briefing avec les parties prenantes, de ne pas donner de contraintes…voire de donner trop de contraintes. Pour louper sa couverture, rien de tel aussi que de fournir des textes trop longs ou provisoires et sans hiérarchie entre éléments à placer. L’idéal, si des déclinaisons de votre livre sont prévues, sera de ne pas les anticiper. Vous penserez aussi à donner des budgets et des calendriers trop serrés, à échanger uniquement par mail et à mettre trop d’intervenants dans la boucle (car avoir des avis c’est bien, avoir trop d’avis, c’est évidemment encore mieux).

Les premières de couvertures de livre sont classées en trois grandes approches :

  • couverture texte informatif, où la hiérarchie des informations affichées est très importante (nom de l’auteur en grand si on veut axer sur l’auteur, ou nom du livre en grand si on veut axer sur le sujet, type un livre sur la mécanique quantique) ;
  • couverture texte graphique, où la typographie devient graphisme à elle seule et où l’image devient superflue (livres de cuisine Simplissimes) ;
  • couverture texte image, où un dessin, une peinture ou une photographie seront utilisées pour appuyer le texte.

Comment choisir un de ces trois types de couverture ? Ceci dépendra de tout votre travail préparatoire : SWOT, triangle stratégique du marketing, mise en situation de la maquette de votre livre, auteur à succès ou maison d’édition reconnue des experts… En passant par ces étapes, votre couverture devrait être à la fois unique et cohérente.

Rédiger une quatrième de couverture

La quatrième de couverture est aussi importante que la première de couverture, mais ne sert pas le même but et ne peut donc pas être imaginée de la même façon.

Une quatrième de couverture n’est pas un argumentaire de vente, ni un communiqué de presse, c’est-à-dire qu’il ne s’agit pas de « survendre » votre produit. La quatrième de couverture n’est pas un résumé exhaustif, un pur descriptif ou une table des matières romancée, car il n’est pas non plus question de « sous-vendre » votre produit. Enfin, une quatrième de couverture ne consiste pas en un auto-éloge de l’éditeur, de l’auteur ou du texte : il faut traiter le lecteur avec respect et ne pas insulter son sens critique. En revanche, une quatrième de couverture est à concevoir comme une communication destinée aux non professionnels, c’est-à-dire où le jargon et les acronymes sont laissés au vestiaire. Une quatrième de couverture est en même temps une invitation à ouvrir le livre, un teaser. Enfin, une quatrième de couverture contient un message de l’auteur centré sur les motivations du lecteur.

Quand vous passerez à la rédaction de votre quatrième de couverture, vous aurez en tête la règle des trois C : concision (le temps du client potentiel est limité), construction (donner du contenu tout en captant l’attention) et conviction (surprendre, émouvoir, prouver : vos armes pour susciter l’achat). À l’inverse, vous fuirez comme la peste les quatrièmes de couverture avec trop d’infos, du jargon, des tautologies, des slogans, des affirmations à l’emporte-pièce et des fleurs qu’on s’est soi-même lancées.

Pour bien communiquer sur un livre, un certain nombre d’informations doivent passer par les couvertures. En fonction du plan marketing, ces informations ne seront pas au même endroit : si votre auteur est mis en avant, vous envisagerez une photo sur la première de couverture, voire sur la quatrième également. Il n’est pas nécessaire de remettre le titre en quatrième de couverture, sauf si celui-ci est mis en avant (domaine scientifique par exemple). Évidemment, des informations pas forcément graphiques doivent aussi être reprises, comme le prix ou le code-barres, pour lesquelles un espace devra être réservé sur la quatrième de couverture. Le traitement en continu est aussi une option pour vos maquettes de couvertures ; le traitement en continu peut être fait soit pour un même livre (un texte ou une illustration occupe première de couverture, dos du livre et quatrième de couverture), soit pour les dos d’une série de livres ou les couvertures d’une série de livres (le texte ou l’illustration se complètent en mettant bout à bout les volumes).

Les couvertures de livres sont un outil de communication à part entière. Elles permettent au public de vous connaitre, de vous aimer et, in fine, d’agir en faisant un achat. C’est pourquoi une couverture de livre cohérente par rapport à votre produit et unique en regard des autres produits est très important. Pour cela, un travail marketing est à réaliser. Nous espérons que le compte-rendu de cette formation de Françoise Geoffroy-Bernard vous aura mis sur les rails vous menant à votre public.

Retrouvez ce compte-rendu ainsi que d’autres billets sur le blog du PILEn.

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— Gilles Simon

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