Un plan de soutien de la chaîne du livre adopté par la Fédération Wallonie-Bruxelles

La Fédération Wallonie-Bruxelles a adopté un plan de soutien à la chaîne du livre francophone belge le 29 mai dernier pour faire face aux conséquences économiques de la crise sanitaire actuelle. Retour sur les mesures adoptées par le gouvernement et sur la mobilisation du Partenariat Interprofessionnel du Livre et de l’Édition numérique (PILEn) dans la défense du secteur.

No culture, no future

Depuis le début de la crise sanitaire liée au coronavirus, de nombreuses fédérations professionnelles du secteur culturel se sont rassemblées afin de rester en contact avec les gouvernements de tous niveaux en Belgique et de faire remonter les difficultés rencontrées par chacun des acteurs culturels. Le manifeste « No culture no future » fait état de l’avancement des demandes et des discussions avec les autorités compétentes.

L’ensemble du secteur de la culture souffre grandement de la crise actuelle. En ce qui concerne le secteur du livre plus spécifiquement, c’est tout l’écosystème du livre qui est menacé, car les acteurs de la chaîne du livre sont interdépendants. La période actuelle engendre donc des pertes d’activités et de revenus immédiates, et ce, à tous les niveaux de la chaîne. Ces pertes d’activités, de revenus et d’emplois ont été estimées à plus de 60 millions d’euros.

C’est pourquoi le PILEn et ses associations professionnelles membres – la Maison des Auteurs ASBL/SACDScam, l’ADEB (Association des éditeurs belges), les Éditeurs singuliers, le SLFB (Syndicat des libraires francophones de Belgique), l’APBFB (Association des professionnels des bibliothèques francophones de Belgique) et la FIBBC (Fédération interdiocésaine des bibliothèques et bibliothécaires catholiques) – se sont mobilisés depuis 2 mois afin de défendre auprès des autorités compétentes la prise de mesures :

  • en urgence, l’octroi d’une enveloppe de crise, prélevée sur le Fonds d’urgence, de 50 millions d’euros de la FWB, dont une aide financière directe aux professionnels, un système de chèques livre pour le grand public, et des achats groupés de livres à destination principalement des bibliothèques et des écoles, mais aussi des maisons de retraite et administrations ;
  • en parallèle, la promotion active et concertée de mesures fortes prises aux autres niveaux de pouvoir (fédéral, régional, provincial et communal) ;
  • en concertation avec le secteur, dès l’automne, la mise en œuvre d’un contrat de filière aux mesures adaptées et renforcées.

Un plan de soutien adopté par la Fédération Wallonie-Bruxelles

La bonne nouvelle, c’est que le 29 mai dernier, la Fédération Wallonie-Bruxelles a adopté en séance plénière un plan de soutien au secteur du livre comprenant cinq grandes mesures d’aide :

  • un soutien sous la forme d’achat massif de livres belges (pour un montant d’un million d’euros) et d’un plan de promotion de la littérature belge francophone de 100 000 euros ;
  • des bourses d’aides accordées aux auteurs correspondant à deux enveloppes, la première de 400 000 euros pour les personnes physiques et la seconde de 250 000 euros pour les sociétés avec un siège social en FWB et dont le chiffre d’affaires ne dépasse pas les 500 000 euros par an ;
  • une aide aux acteurs subventionnés qui assurent la promotion de la littérature en Fédération Wallonie-Bruxelles pour un montant de 60 000 euros. Les librairies pourront introduire des demandes de prêts au Fonds d’aide à la librairie (doté d’une trésorerie de 160 000 euros) ;
  • le soutien à la plateforme Librel, portail numérique des libraires francophones, a été augmenté de 100 000 euros pour l’année 2020 ;
  • enfin, les éditeurs pourront de leur côté solliciter des demandes de prêts au Fonds d’aide à l’édition (doté d’une trésorerie de 600 000 euros).

Des mesures nécessaires, mais pas suffisantes

Malheureusement, le PILEn déplore dans son dernier communiqué des mesures nécessaires, mais pas suffisantes.

En effet, par rapport aux mesures défendues dans le manifeste « No culture, no future », le montant des achats massifs de livres belges a été divisé par deux, en rejetant l’idée de chèques-livres que les lecteurs et lectrices auraient pu utiliser dans leurs librairies pour « acheter du belge ». Par ailleurs, 760 000 des 2,67 millions d’euros proviennent des fonds d’aide à l’édition et à la libraire, fonds déjà existants et pensés pour d’autres situations.

C’est pourquoi le PILEn a annoncé qu’il devait encore prendre connaissance des détails du texte voté, mais qu’il restait entièrement mobilisé en faveur de la sauvegarde de la chaîne du livre.

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— Audrey Voos

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