Le Portail international des éditeurs français, Books From France, ouvre en septembre
Le portail Books From France regroupe des ouvrages français en vue d’une promotion internationale. Décliné en anglais et en français, il sera ouvert en septembre. S’il s’inspire d’un outil italien, New Italian Books, autant que de son équivalent espagnol, le directeur du Bureau International de l’Édition Française (BIEF), Nicolas Roche, en présente les spécificités.
En juin 2020, l’Italie dévoilait une plateforme, New Italian Books, bilingue anglais-italien, pour mieux promouvoir sa littérature et ses auteurs. Le public visé comprend principalement les agents littéraires, les traducteurs et éditeurs étrangers. À l’occasion de rencontres entre éditeurs italiens et français par Zoom, le BIEF a dévoilé un projet assez similaire, Books From France. « Notre manière d’aborder la diffusion internationale diffère, et Books From France s’inspire de ce que nous avions réalisé au printemps dernier », indique le directeur du BIEF à ActuaLitté.
Des catalogues thématiques
En plein confinement mondial, le Bureau avait proposé à ses adhérents de réaliser un catalogue thématique gratuitement. Ce dernier allait être communiqué aux éditeurs étrangers. « Plutôt que chacun travaille en gré à gré, nous avons établi des sujets et invité les éditeurs à piocher dans leurs fonds comme leurs nouveautés. »
Des approches thématiques donc, recensant plusieurs centaines de titres, dans tous les genres, permettant de disposer d’un panorama de l’édition française. Les partenaires internationaux ont alors de quoi se diriger dans les choix et offres plus simplement.
Envoyer l’information directement
« Books From France sera dans la continuité, avec un modèle de push : toutes les 5 à 6 semaines, nous diffuseront par mail à nos réseaux un lien donnant accès aux titres sélectionnés, suivant une thématique. » L’objectif est d’envoyer l’information plutôt qu’attendre que des partenaires éventuels viennent la consulter.
Ces sélections mensuelles de livres représentent les meilleures ventes, afin d’orienter les éditeurs étrangers vers l’achat de droits pour ces ouvrages. Un best-seller a évidemment plus de chances de convaincre un éditeur étranger qu’un titre avec quelques centaines d’exemplaires écoulés.
À quoi s’attendre ?
En arrivant sur le site, les précédentes thématiques seront accessibles. Le reste s’opère par un système d’inscription simple, pour l’éditeur partenaire : il constituera un panier avec les titres choisis qui l’intéressent. Le chargé des droits de la maison française sera immédiatement alerté par e-mail : un point qui change, car il permet de mieux définir d’où vient l’information. « Définir l’origine de l’intérêt manifesté pour un ouvrage, c’est ouvrir un canal complémentaire pour comprendre les mouvements. Et cela complète les efforts des uns et des autres. »
Une mise à jour interviendra sur le site, tous les six mois, par laquelle les éditeurs français apporteront des précisions sur les signatures et cessions effectuées en fonction des territoires. « Les présentations ne se résumeront d’ailleurs pas à des métadonnées classiques, résumé et couverture. Nous avons un système pour encapsuler des vidéos, lesquelles seront sous-titrées quand nécessaire. »
Centraliser pour inciter
Le volet le plus significatif de cet outil réside dans l’option « Aides et subventions ».
« Autant les solutions pour l’extraduction que propose le CNL s’identifient facilement. Autant l’Institut français de Paris dispose de ses propres modèles, qui changent. Et les organismes dans les différents pays ont aussi leurs propres programmes. En centralisant, nous espérons être plus incitatifs. »
Quant à la cohabitation d’une version en français, elle s’explique par souci de proposer l’outil aux réseaux de librairies françaises à l’étranger, autant qu’aux médiathèques. « En constituant des thématiques, nous tâchons de répondre aux besoins qu’ils expriment. » Le tout, en étroite collaboration avec les instituts français, qui viendront appuyer la diffusion en relayant les informations au niveau territorial.
Prêts pour Francfort 2022
Cette solution de mutualisation se retrouve, dans un tout autre contexte, lors de l’édition 2022 de la Foire du livre de Francfort. « Tout porte à croire que cette version sera plutôt européanocentrée, principalement », analyse Nicolas Roche. « Les éditeurs chinois et américains ne devraient pas avoir de délégations significatives. » Il ne faut donc pas s’attendre au grand brassage des années avant-covid.
Le BIEF, pour sa part, a prévu les choses en grand : un stand de 1000 m2, qui s’explique par deux raisons. D’abord, les mesures de distanciation et le protocole sanitaire que l’Allemagne mettra en place, anticipé pour l’occasion. De l’autre, une volonté du BIEF de « jouer la carte du collectif. Notre stand montrera une présence française qui sera certainement la plus importante représentation nationale ».
Soutenir les petites maisons d’édition
Certains éditeurs n’enverront qu’un nombre réduit de représentants, mais le Bureau a surtout proposé des remises, « pour inciter les petites maisons à participer. Ce sont elles qui ont le plus souffert de la crise sanitaire et sont susceptibles de rencontrer des difficultés à redémarrer. Le commerce international et la cession de droits représentent une part non négligeable du chiffre d’affaires ».
Cette représentation dans les grandes manifestations à travers le monde, le BIEF l’assure déjà depuis des années. Le site Books From France permet donc de compléter l’action par une présence internet plus construite. Books From France aura vocation à évoluer, avec une interface en anglais pour améliorer son attractivité.
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— Cynthia Prévot