DPUB Summit 2020 : le Baromètre sur la consommation numérique de livres

Dans le cadre du Digital Publishing Summit de cette année, Rüdiger Wischenbart a présenté l’une de ses publications, le Baromètre sur la consommation numérique de livres (Digital Consumer Book Barometer).

Présentation du Baromètre

Le Baromètre, en libre accès sur Internet, prend la forme d’un rapport annuel sur les pratiques de consommation des livres numériques et audio. Sa première édition remonte à 2018. Il est le fruit d’une grande collecte des données de ventes provenant des distributeurs de livres, c’est-à-dire des sociétés qui font le lien entre les éditeurs et les librairies en leur fournissant les dernières nouveautés. Parmi les distributeurs ayant contribué au projet, l’on compte des acteurs majeurs du secteur tels que De Marque, Bookwire ou encore Libranda.

Toutes les données récoltées sont analysées et illustrées en graphiques. Les variables sont toujours les mêmes : il s’agit d’étudier le rapport entre le volume, c’est-à-dire le nombre de livres lus ou écoutés, et le revenu généré pour l’industrie. Les résultats diffèrent ensuite selon le paramètre étudié (un certain pays ou genre d’ouvrage, par exemple). Les pays traités sont les suivants : Allemagne, Autriche, Suisse, Italie, Espagne, Brésil, Mexique et Canada.

En pratique, le but de ce rapport annuel est d’aider les acteurs de l’industrie du livre à mieux comprendre et à cibler de façon plus précise leur audience. En effet, il doit exister autant de profils de lecteurs différents qu’il y a de genres de livres.

Acquis principaux du Baromètre 2020

Le Baromètre 2020, publié début juin, montre d’abord qu’il est important de trouver le juste prix pour réussir à vendre son livre. Une comparaison des marchés étrangers est alors toujours utile. En effet, l’on constate qu’au Mexique, la plupart des livres numériques achetés coûtent entre 1 et 2 euros, tandis qu’en Europe, le pic se situe entre 8 et 10 euros.

Plus précisément, en Allemagne, les lecteurs sont prêts à payer plus de 10 euros pour un livre numérique, ce qui n’est pas vrai en Espagne ou en Italie. Les éditeurs qui vendent leurs livres à 15 euros ont donc plus de chances sur un marché allemand qu’espagnol, du fait de la crise économique ayant touché les États méditerranéens.

Aussi, l’on remarque des pics importants dans le volume de lecture qui ne se traduisent pas par des pics équivalents dans le volume des revenus. En effet, ce n’est pas parce qu’un grand nombre de lecteurs se rue, dans la quasi-totalité des pays étudiés, sur les ouvrages à 2 euros, que cela représente une bonne affaire pour les vendeurs. Au contraire, le revenu généré devient souvent intéressant pour les libraires à l’achat de livres coûtant entre 8 et 10 euros.

Par ailleurs, le Baromètre 2020 nous indique qu’il faut également faire attention aux genres des ouvrages. En effet, selon le genre, les lecteurs ne seront pas prêts à payer le même prix. Par exemple, en Allemagne, pour les romans numériques fantastiques, les lecteurs paient en grande majorité 2 euros, alors que les amateurs de thrillers sont prêts à payer plus du double.

En outre, le Baromètre, d’abord par son appellation, tend à démontrer que le format de l’ouvrage est de nos jours de moins en moins déterminant pour les consommateurs. En effet, les formats se multiplient, et avec eux les utilisateurs hybrides qui se servent parallèlement de plusieurs formats. Cela laisse penser qu’ebooks et livres audio, en téléchargement, abonnement, location ou libre accès pourraient continuer de coexister paisiblement.

Finalement, les effets de la pandémie semblent n’avoir fait qu’accentuer des tendances déjà émergentes auparavant, mais il faudra attendre le Baromètre 2021 pour émettre des certitudes à cet égard.

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— Nausicaa Plas

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