Pour une désautomatisation de nos sociétés : conférence de Bernard Stiegler

Le 17 mai prochain, le philosophe Bernard Stiegler animera la prochaine conférence du cycle « Pour un numérique humain et critique » (dont nous vous parlons depuis plusieurs semaines) au PointCulture Bruxelles. Le thème de cette rencontre : numérique et emploi.

« D’ici à 2025, un tiers des emplois pourraient être occupés par des machines, des robots ou des logiciels dotés d’intelligence artificielle et capables d’apprendre par eux-mêmes. » Dans son ouvrage « La société automatique (L’avenir du travail) », paru en 2015 aux Editions Fayard, Bernard Stiegler soulève plusieurs questions, induites par l’automatisation de notre société par la technologie :

  • Comment faire face à la fin du travail salarié ?
  • Comment tirer le meilleur parti de cette immense transformation ?
  • Y-a-t-il un autre avenir, un recommencement possible dans le processus d’automatisation intégrale de notre monde ?

Au-delà de ces questions, l’ouvrage de Bernard Stiegler permet d’anticiper et d’envisager « une façon tout à fait alternative de redistribuer la richesse engendrée par le numérique ». Comment ? Par le renversement de l’entropie (terme qui signifie « transformation » et qui caractérise le degré de désorganisation ou de manque d’information d’un système) grâce à une politique du savoir. En d’autres mots, il faut mettre les automatismes au service de la raison.

Selon Bernard Stiegler, une telle transition doit aboutir au « Néguanthropocène », un concept qui peut paraître complexe mais qui qualifie en réalité la coupure du lien entre logiques capitalistes entropiques et développement numérique de la société.  Pour désamorcer le virage que nous prenons aujourd’hui vers les sociétés automatiques régies par les algorithmes, il faut « (ré)apprendre à  utiliser le temps libéré par l’automatisation de nos sociétés et concevoir, à partir de cette désautomatisation, un savoir capable de renverser la gouvernementalité algorithmique ».

En d’autres mots, « rester humain au cœur des sociétés automatiques, passerait par notre résistance à conserver notre faculté de rêver, et donc de penser, autrement ».

Le sujet vous intéresse et vous souhaitez en savoir plus ? Rendez-vous donc le 17 mai au PointCulture Bruxelles de 10h30 à 12h pour assister à la conférence de Bernard Stiegler. Toutes les informations ici.

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— Gaëlle Noëson

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Gaëlle Noëson

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