B.Sensory : qu’en est-il plusieurs mois après son lancement ?
Nous vous avions déjà présenté le projet B.Sensory avec son sextoy connecté dans un précédent article. Le lancement avait eu lieu en juin dernier. Quelle a été l’évolution depuis ? Cette semaine, Lettres Numériques fait le point avec le directeur éditorial, Olivier Keraval.
Des retours positifs
Petit rappel pour ceux qui ne connaissent pas encore le projet : B.Sensory propose un sextoy appelé Little bird relié par Bluetooth à une application de lecture à contenu érotique. Le lecteur peut découvrir le texte sur son smartphone ou sa tablette et vivre une histoire érotique d’intensité variée en suivant des instructions qui apparaîtront à l’écran : par exemple des mots seront floutés ou placés dans le désordre et le lecteur devra alors souffler sur l’écran ou le caresser pour poursuivre la narration. Cette action transmettra ensuite un signal au sextoy qui se déclenchera.
Plusieurs mois après le lancement du sextoy connecté, les premiers retours sont très positifs selon Olivier Keraval, le directeur éditorial de B. Sensory : « En terme de ventes, on cherche encore à faire notre place, mais il y a de plus en plus d’auteurs intéressés par le projet donc on reçoit aussi plus de textes. C’est intéressant aussi pour les partenariats que l’on développe avec les éditeurs, puisqu’on n’est pas uniquement éditeur, mais aussi distributeur et diffuseur. »
En effet, B. Sensory travaille notamment avec les Éditions La Musardine, Nisha Éditions, L’ivre-book, Éditions Blanche ainsi que les Éditions du 38 avec la collection Paulette.
Le fonctionnement côté éditorial
Si B. Sensory est un distributeur et diffuseur de livres érotiques, il est également éditeur et propose ses propres textes. Olivier Keraval nous explique leur fonctionnement éditorial : « si le texte est déjà écrit, il faut le retravailler en effectuant une sorte de balisage sur certains passages érotiques afin de pouvoir l’adapter au sextoy. » L’équipe de B. Sensory a donc créé des outils en interne permettant de mouvementer les textes et d’attribuer à chacun l’une des 10 vibrations existantes avec une intensité qui évolue de 1 à 5 en fonction des passages.
« Quand le texte n’est pas encore écrit, continue Olivier Keraval, on demande à l’auteur de réfléchir à la manière dont il veut raconter son histoire pour anticiper sur cette interaction avec le Little bird. Sinon le travail éditorial ressemble à tout ce qui se fait dans les maisons d’édition : sélection de texte avec un comité de lecture, travail de corrections, etc. Ce n’est pas parce qu’on a un objet connecté que la qualité éditoriale doit être mauvaise. »
Une ouverture vers le marché américain
Pour la suite de l’aventure, Olivier Keraval nous confie vouloir exporter le projet aux États-Unis : « On a stabilisé la partie éditoriale française, et là on s’attaque actuellement à la partie éditoriale en langue anglaise notamment pour conquérir le marché américain qui est très demandeur, notamment depuis le CES (Consumer Electronic Show) qui nous a permis de nous faire connaître aux États-Unis. Pour les éditeurs, ce projet est une manière différente de promouvoir leurs titres dans un média un peu alternatif. »
À l’heure actuelle, B. Sensory propose plus de 250 textes en français. D’ici un an, les acteurs du projet voudraient atteindre la même quantité de titres en anglais, mais également développer les jeux à deux et insérer de l’audio et de la vidéo dans les ouvrages.
Sensory Fiction
Un autre projet lancé aux États-Unis propose une nouvelle technologie et expérience sensorielle pour le lecteur : la Sensory Fiction. Développée par les chercheurs du MIT Media Lab, la Sensory Fiction propose une véritable immersion dans le livre. Grâce à un harnais relié et connecté au livre, le lecteur pourra ressentir les mêmes émotions que les personnages au fur et à mesure que les pages se tourneront. À peine l’ouvrage commencé, les données reçues par le harnais activent des capteurs qui feront ressentir l’émotion adéquate au lecteur : de la tristesse, un sentiment de malaise, de la joie. Il existe une vaste de gamme de « modificateurs de l’expérience », comme des diffuseurs d’air ou de sons, mais il y a aussi la possibilité de changer de température ou modifier le rythme cardiaque. Enfin, 150 LEDs de couleur ont été ajoutées afin de pouvoir adapter l’ambiance lumineuse à la lecture en cours.
Visionnez cette vidéo pour en savoir davantage sur Sensory Fiction.
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— Elena Burgos