Les membres de l’Authors Guild, Amazon et Penguin Random House s’unissent pour démanteler un site pirate
KISS Library, un site de téléchargement illégal d’ebooks basé en Ukraine, suscite la colère des auteurs, des éditeurs et des vendeurs. Amazon s’allie avec les membres de l’Authors Guild et la maison d’édition Penguin Random House pour faire bloquer la plateforme.
Une plainte déposée contre le site pirate
Le mardi 7 juillet 2020, une action en justice a été intentée contre KISS Library par Amazon, Penguin Random House et douze grands noms de l’Authors Guild (Doug Preston, Lee Child, Sylvia Day, John Grisham, CJ Lyons, Jim Rasenberger, TJ Stiles, RL Stine, Monique Truong, Scott Turow, Nicholas Weinstock et Stuart Woods). Les plaignants demandent que les « opérateurs soient interdits de copier, distribuer et vendre illégalement des œuvres écrites ou publiées par les plaignants » et affirment être heureux de collaborer dans cette lutte contre le piratage.
Un porte-parole d’Amazon estime que « la lutte contre le piratage nécessite une collaboration au sein de l’industrie et [qu’]Amazon Publishing est heureux de s’associer à Penguin Random House et aux membres de l’Authors Guild dans ce procès contre l’entité de piratage de livres KISS Library ».
Carolyn Foley, vice-présidente de Penguin Random House, déclare quant à elle : « Les sites pirates comme KISS Library nuisent aux auteurs et aux éditeurs et menacent la qualité et la vitalité de la paternité si fondamentale pour une démocratie libre et saine ; nous sommes fiers de soutenir nos auteurs, l’Authors Guild et Amazon contre le fléau du piratage. »
L’Authors Guild est, elle aussi, favorable à cette collaboration : « Au cours de la dernière décennie, et en particulier au cours des deux dernières années, le nombre de plaintes de piratage traitées par l’Authors Guild grimpé en flèche, c’est pourquoi nous ne pouvions plus siéger et permettre aux entités de piratage de livres comme KISS Library de continuer à priver les auteurs et les éditeurs de leur capacité à gagner leur vie. Nous intentons cette action non seulement en notre propre nom, mais aussi pour les milliers d’auteurs qui travaillent des années à écrire un livre, mettant leur cœur et leur âme dans chaque phrase, seulement pour voir leurs revenus perdus à cause du piratage de livres. »
Une plateforme pirate particulièrement nuisible
À la différence d’autres sites de téléchargement illégal, KISS Library ne se contente pas de proposer des ebooks piratés : il les vend à des prix réduits en se faisant passer pour une plateforme de vente légitime. Nombreux sont les acheteurs peu méfiants qui se sont sans doute laissés tromper par le design convaincant du site et ont cru télécharger des livres légalement.
Par ailleurs, comme le souligne Mary Rasenberg, directrice exécutive de l’Authors Guild, « pas un sou ne va aux auteurs ni aux éditeurs qui produisent les livres », étant donné le format numérique des produits vendus, ce qui rend le préjudice encore plus grand.
Douglas Preston, président de l’Authors Guild, estime que bien que les sites de téléchargement illégaux soient les principaux coupables, les moteurs de recherche ont également leur part de responsabilité dans le piratage d’ebooks : « Bien que les principaux coupables soient les sites web et les opérations de KISS Library, le fait que les sites consacrés au piratage d’ebooks soient facilement disponibles via les moteurs de recherche américains n’aide pas. »
Un cybercommerce lucratif pendant la crise sanitaire
D’après une étude menée en 2017 par Nielsen et Digimarc (disponible ici), les téléchargements illégaux d’ebooks aux États-Unis entraînent une perte d’environ 315 millions de dollars par an, déclare l’Authors Guild. Avec la pandémie, le préjudice économique est donc encore plus grave, puisque les chiffres de vente d’ebooks sont en hausse depuis le confinement.
Ailleurs sur Lettres Numériques :
- Kobo dépose une plainte à la Commission européenne contre Apple
- Amazon retarde le lancement de Audible Captions
- Un écrivain américain poursuit le site de piratage Ebook.bike
Retrouvez Lettres Numériques sur Twitter, Facebook et LinkedIn.
— Sarah Grunenwald