Fred Chemama explore les relations entre mouvements, sons et lumières avec la Fōz machine

Entre photographie et vidéo, Fōz machine explore les relations entre mouvements, sons et lumières à travers des installations immersives en temps réel. À l’origine de ce projet, l’artiste multimédia Fred Chemama alias 眯腊 (mira) s’associe avec d’autres collaborateurs issus d’horizons différents afin de proposer des projections inédites et enchanteresses. Ce projet se veut nomade, éphémère et malléable tant par les spectateurs que par les artistes participant à la performance.

Le « gestographe digital »

La vidéo interactive et la captation du mouvement des corps humains se situent au cœur de la démarche de Fred Chemama. Au début des années 2010, l’artiste explorait déjà ces thèmes avec la création de son « gestographe digital », une œuvre interactive dont le but est d’établir une connexion entre un mot et une gestuelle. Sur base de leurs propres mouvements, les spectateurs peuvent ainsi élaborer leur écriture personnelle (un « gestogramme ») d’un mot donné, qui sera ensuite restituée sous forme de clips et d’images fixes.

Fōz machine, une œuvre interactive et immersive

Fōz machine semble être la continuité logique de ce projet, à la croisée entre spectacle vivant, vidéo, performance et concert. Chaque installation dépend de son milieu, du public ou des artistes qui interagissent avec : c’est une simulation de la pose longue photographique en temps réel sur divers supports tels que les corps humains, des objets, un espace… L’œuvre interactive permet de libérer sa créativité et d’apprécier l’aspect éphémère des images et des lumières, rafraîchies à l’infini, comme le démontre la performance d’Aï Suzuki avec la Fōz machine.

Fred Chemama collabore régulièrement avec divers artistes, réalisant des clips inspirés de l’esthétique de la Fōz machine. Sur un écran noir, dans des mouvements lents ou plus saccadés, apparaissent une à une des formes lumineuses et indescriptibles. À la manière de scènes de théâtre entrecoupées ou d’un dessin digital, des paysages et des formes humaines prennent progressivement vie sous les yeux des spectateurs, qui se retrouvent plongés dans un monde onirique. Même si les images sont tirées du réel, chacun pourra interpréter à sa façon les constructions lumineuses et contemplatives, cette « supercherie visuelle » personnelle et subjective.

Zone provisoirement photo-active

Le nom porté par cette installation est également évocateur des effets que celle-ci cherche à produire. En effet, « fōz » désigne phose, un terme anglais provenant du grec, qui se définit comme une sensation visuelle d’une lumière ou couleur. Ainsi Fōz machine signifie « zone provisoirement photo-active ». Cette machine nomade s’adapte à tous les contextes, et les utilisateurs de celle-ci peuvent dès lors modifier leurs perceptions à partir de simples gestes. Contrôlée par des êtres humains différents, l’installation laisse dès lors une grande part à l’imprévu, où une action momentanée et éphémère se transforme en une œuvre collective avec un champ de possibilités infinies.

La Fōz machine a été élaborée en collaboration avec Yacine Sebti. Celle-ci sera présentée lors du prochain festival Transnumériques aux événements Transdémo, en 2021 (dates sous réserve de confirmation). En attendant de découvrir l’installation, des vidéos du travail de Fred Chemama sont disponibles sur sa chaîne Vimeo.

Crédits image à la une : © Fred Chemama

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— Karolina Parzonko

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