Le 10e baromètre sur les usages du livre numérique, un indicateur des usages « pré-confinement »
La SOFIA, le SNE et la SGDL ont publié les résultats de la 10e édition du baromètre sur les usages du livre numérique, qui met l’accent sur la comparaison entre les usages des livres numériques, des livres audio et des livres imprimés. Cette étude a été menée quelques semaines avant la crise sanitaire actuelle, qui a des effets importants sur l’usage des livres numériques et audio. Ce rapport constitue à cet égard un marqueur intéressant des usages « pré-confinement ».
Diversité et complémentarité des usages
Si désormais un Français sur quatre a déjà lu un livre numérique et un Français sur six déjà écouté un livre audio, confirmant ainsi l’évolution à la hausse de ces pratiques, les résultats de cette enquête témoignent aussi de la diversité et de la complémentarité des usages entre ces différents supports.
Les livres audio sont surtout privilégiés en situation de mobilité, notamment dans les transports, tandis que les livres numériques le sont lors des déplacements quotidiens et dans le cadre professionnel. Livres numériques et livres imprimés sont plébiscités au domicile, pendant les vacances et le soir au coucher.
Le smartphone reste l’équipement le plus utilisé pour la lecture de livres numériques (42 %) et de livres audio numériques (56 %).
Les Français privilégient l’achat pour leurs livres imprimés et numériques tandis qu’ils recourent davantage à l’emprunt pour leurs livres audio physiques. À noter que le recours à l’offre illégale reste marginal dans le secteur du livre.
Les emprunts numériques en bibliothèque en hausse
Parmi les évolutions significatives, notons la pratique de l’emprunt : 27 % des lecteurs de livres numériques ont emprunté un livre numérique en bibliothèque, contre 21 % en 2019, et 49 % ont emprunté un livre audio numérique. À rapprocher des 46 % de lecteurs qui, sur l’ensemble de la population, ont déjà emprunté un livre en bibliothèque, tous supports confondus.
La composition de la bibliothèque personnelle des lecteurs, en nombre de titres possédés, reste quant à elle majoritairement composée de livres imprimés : entre 220 et 260 livres imprimés (tous lecteurs), entre 90 et 120 livres numériques (lecteurs de livres numériques) et entre 5 et 10 livres audio (lecteurs de livres audio).
À quoi s’attendre pour le futur ?
Toujours selon cette enquête, un tiers des lecteurs de livres numériques pensent augmenter leur usage dans les années à venir. Autre élément intéressant sur lequel se pencher : un lecteur de livres numériques ou audio sur trois serait intéressé par une formule d’abonnement.
Il est certain que ces chiffres, obtenus en janvier, seront rapidement à mettre en contraste, tant les acteurs du livre numérique ont pu constater une explosion de la consommation durant le confinement. Même si la majorité des lecteurs s’est surtout penchée sur l’offre d’ebooks et de livres audio gratuits, pas de doute qu’il y aura un après-confinement pour le numérique.
Antoine Gallimard le soulignait au micro de France Inter : de 2 % du marché, le livre numérique est passé à 4 %, durant le confinement. Le libraire Kobo indiquait de son côté au site ActuaLitté qu’au cours des deux premières semaines de confinement en France, Italie et Espagne, était enregistrée une « augmentation de 200 à 300 % des volumes moyens de lecture par rapport à la semaine précédente seulement ».
En attendant des études approfondies sur la consommation numérique durant et après le confinement, le 10e baromètre sur les usages du livre numérique est disponible en téléchargement ici.
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— Cynthia Prévot