Écologie et chaîne du livre : il y a encore du chemin à faire !
Depuis maintenant un an, l’agence régionale Normandie Livre et Lecture s’intéresse à la question de l’écologie dans la chaîne du livre, en mobilisant professionnels et lecteurs.
État des lieux du livre écologique
Entre le papier, les impressions à l’étranger, le transport, les invendus, le numérique ou encore les multinationales de vente de livres sur Internet, autant dire qu’il y a de quoi réfléchir et trouver des alternatives pour rendre notre consommation de livre plus bienveillante envers la planète.
En effet, les initiatives concernant le livre écologique sont aujourd’hui encore assez timides.
Néanmoins, plusieurs pistes peuvent être creusées pour parvenir au livre écologique. Par exemple, il s’agirait de privilégier les livres conçus à partir de papier recyclé, ou provenant de forêts gérées de façon responsable, tout en prenant garde au coût nécessairement plus élevé qu’ont de telles méthodes, et qui peut devenir rédhibitoire pour l’acheteur.
Également, une chaîne du livre écologique implique de privilégier les circuits courts et donc les petites structures et librairies de quartier, plutôt que les grandes plateformes de ventes telles qu’Amazon. Une mise en valeur des auteurs régionaux, une production à l’échelle locale voire européenne, et la création de labels écologiques spécifiques au monde du livre sont des solutions intéressantes dans cette optique.
Par ailleurs, l’Union Européenne a un rôle majeur à jouer à ce sujet, pour définir les directives applicables au sein des États membres, en les incitant à une production de livres plus responsable.
L’enquête de Normandie Livre et Lecture
L’enquête de Normandie Livre et Lecture a été menée en quatre phases sur une période d’un an, jusqu’à la fin du mois de mai :
- D’abord, a été mis en ligne durant l’été dernier un questionnaire adressé aux professionnels du livre de la région, pour connaître leur avis en matière d’écologie du livre : 80 d’entre eux y ont répondu. Parmi eux, 96,5% considèrent qu’il faut repenser le monde du livre, notamment au niveau de la concurrence entre petits et grands groupes, de la surproduction et du recyclage.
Aussi, près de la moitié estime que la question écologique n’est pas suffisamment traitée dans leur métier.
- Ensuite, a eu lieu la mise en place de six groupes de travail constitués de professionnels pour trouver des solutions afin de réduire l’impact environnemental du livre.
- Puis, un nouveau questionnaire en ligne a été adressé aux lecteurs français au printemps pour savoir s’ils seraient enclins à privilégier une consommation de livres plus écologique et issue d’un circuit court.
- Enfin, une journée interprofessionnelle dématérialisée s’est tenue le 20 mai, en partenariat avec Époque, le salon du livre de Caen, afin de synthétiser les différents questionnaires et groupes de travail. Vous pouvez retrouver le programme détaillé de la journée ici.
Cette enquête prolonge les démarches de l’Association pour l’écologie du livre et de l’association Mobilis, pôle régional de coopération des acteurs du livre en Pays de la Loire, qui œuvrent déjà depuis plusieurs années pour un livre plus responsable.
Finalement, à l’heure d’une prise de conscience écologique internationale, cette enquête est une belle initiative à suivre de près. Sans doute constitue-t-elle les prémices d’une réflexion qui se généralisera dans les prochaines années à l’ensemble du territoire français, voire à l’échelle européenne.
Ailleurs sur Lettres Numériques :
- Marier écologie et numérique : un défi moderne
- Livr&co, le comptoir des lectures durables
- Conférence : Vers l’écoresponsabilité : nouvelles initiatives dans la filière du livre
Retrouvez Lettres Numériques sur Twitter, Facebook et LinkedIn
— Nausicaa Plas