Les audiolivres permettraient-ils aux jeunes de passer moins de temps sur un écran ?
L’audiolivre est un secteur en constante évolution, comme ont pu le démontrer de nombreuses études. Et, depuis le confinement, sa popularité n’a cessé de croître. Son format d’écoute libre est le principal attrait pour les jeunes, qui commencent à délaisser les écrans pour favoriser l’écoute d’audiolivres.
Une étude récente
En plus de prouver que le secteur des audiobooks se porte très bien financièrement, l’enquête menée par Audio Publishers Association auprès des consommateurs de livres audio révèle que le nombre d’auditeurs évolue selon une dynamique de croissance relativement stable, mais que ce sont les usages qui ont été davantage impactés et bouleversés durant la pandémie.
Le changement le plus pertinent concerne le lieu d’écoute privilégié des consommateurs. Avant la pandémie et ses différents confinements, l’audiolivre était principalement écouté lors de trajets en voitures. Toutefois, de nouvelles habitudes domestiques se sont développées après le premier confinement. Maintenant, 55 % des auditeurs citent la maison comme principal lieu d’écoute (soit une augmentation de 12 % par rapport à l’an dernier), et 30 % d’entre eux déclarent écouter des livres audio dans la voiture (contre 41 % l’année précédente).
Ensuite, les parents ont privilégié le livre audio comme outil pédagogique. L’enquête indique que le nombre de parents ayant fait écouter des livres audio à leur progéniture (ayant 17 ans ou moins) est passé de 35 % à 49 %. Cette augmentation peut également s’expliquer par le fait que les audiobooks éloignent des écrans. 67 % des consommateurs de livres audio déclarent que la volonté de réduire le temps passé devant un écran est l’une des raisons pour lesquelles ils écoutent des audiolivres.
Après l’ère des écrans, l’ère de l’écoute ?
Le succès du livre audio peut être expliqué par différents facteurs. Tout d’abord, l’écoute existe depuis bien avant l’ère numérique. La radio existait avant la télévision, Internet et les jeux vidéo, et se positionne d’ailleurs devant la musique.
Ensuite, le livre audio rappelle les films et les séries. La lecture orale est une interprétation qui rappelle le jeu des acteurs et actrices. D’ailleurs, certains acteurs et certaines actrices prêtent leur voix pour un livre audio, comme l’indique cet article. De plus, les livres audio stimulent l’imagination. 7 jeunes sur 10 qui écoutent des livres audio déclarent faire plus appel à leur imagination que lorsqu’ils regardent des vidéos. Et, tout comme un film qui permet un moment de convivialité, l’écoute d’un livre audio peut très bien se faire de manière solitaire avec un casque ou à plusieurs. L’enquête d’Audio Publishers Association indique qu’en France, on peut constater un développement du livre audio comme activité familiale.
Enfin, dans un monde ultraconnecté où les individus sont assaillis d’informations, le livre audio permet le multi-tasking, la mobilité lors de l’écoute et l’offre des contenus non traités par les médias de masse. En effet, avec l’audio, l’on peut en effet avoir les mains libres et faire deux choses en même temps. L’émergence des messages vocaux, des enceintes connectées et de la reconnaissance vocale sur les nouveaux appareils technologiques en sont la preuve.
En conclusion, la jeune génération a une manière différente de consommer du contenu transmédia et il est nécessaire de croiser audio et contenu original afin de pouvoir répondre à leurs attentes. C’est donc sans surprise que l’on peut observer un effort continu pour perfectionner et diversifier les nouvelles technologies. Une nouvelle création hybride, produit de cet effort, a donc vu le jour sous la forme d’une série sans images sur Canal Plus : la série Calls.
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— Emiline Gambacorta
