Les chiffres de l’édition 2020-2021 : le rapport statistique du Syndicat National de l’Édition

Pour la quatrième année consécutive, le Syndicat National de l’Édition (SNE) a publié son rapport statistique sur l’édition papier et numérique française, après avoir interrogé près de 160 maisons d’édition.

Le marché du livre en France en 2020-2021

À la suite de la pandémie, les maisons d’édition ont su faire preuve d’une capacité d’adaptation en situation d’urgence leur ayant permis de limiter leurs pertes. La baisse du chiffre d’affaires des éditeurs reste donc très modérée au vu de la situation (- 2,36 % de chiffre d’affaires pour – 3,1 % de livres vendus).

Parallèlement, la production d’ouvrages a chuté de près de 12 % du fait des annulations et reports de programmation d’un certain nombre d’entre eux à cause du confinement. Sans doute à la suite des débats publics à ce sujet, les droits d’auteurs ont quant à eux augmenté de 1,06 % par rapport à 2019.

Sans surprise, concernant les méthodes d’acquisition, les ventes en ligne ont progressé (15,4 % en 2020) même si elles restent derrière les systèmes de distribution classiques en boutiques (70 %) du fait du pic de fréquentation des librairies aux moments de leurs réouvertures successives.

Concernant les différents genres littéraires, les premières positions concernant le nombre de ventes en 2020-2021 sont occupées par :

  • la littérature avec 22,4% des parts de marché, notamment grâce aux auteurs de best-sellers ;
  • les ouvrages scolaires, du fait de la réforme et du confinement;
  • les sciences humaines et sociales.

Derrière, les livres jeunesse et la bande dessinée sont cependant les seuls secteurs à marquer une nette hausse des ventes en 2020. Côté jeunesse, ce phénomène s’explique par la parution de nouveaux ouvrages d’auteurs populaires tels que J.K. Rowling.

Côté bande dessinée, les mangas ont eu un réel succès (+ 29,5 % de ventes par rapport à 2019) notamment grâce à l’intérêt progressif que leur portent de nouvelles tranches d’âge.

De son côté, le livre de poche, qui est d’habitude un format populaire, a connu une chute importante du nombre de ventes (- 8,5 % par rapport à 2019). Sans surprise également, la plus grosse baisse est attribuée aux ventes de guides touristiques (- 59 %).

Tous genres littéraires confondus, l’édition numérique a augmenté en flèche de 13,5 % par rapport à 2019. Parmi les livres édités de façon numérique, 67 % sont des livres professionnels et universitaires.

Les livres français à l’étranger

Les livres français sont très prisés à l’étranger. Mais, toujours du fait de la pandémie, nous notons cette année une légère baisse de l’activité des éditeurs français à l’international (- 3,5 %). Cet écart est très faible compte tenu de l’ampleur de la crise sanitaire.

Généralement, les livres jeunesse arrivent en première position des ventes, mais en 2020, la bande dessinée les a détrônés. La suivent de près la jeunesse et la fiction. Ces trois catégories représentent ensemble 72 % du total des ventes de livres français à l’étranger.

Concernant les traductions, le chinois demeure la première langue dans laquelle les livres français sont traduits. Derrière se trouvent des langues européennes telles que l’italien, l’allemand ou l’anglais.

À noter que le nombre d’ouvrages traduits en français a chuté de 36 % en 2020. L’anglais reste quant à elle la langue la plus traduite vers le français (60 % des ouvrages), devant le japonais (16,5 %) et l’allemand (5 %).

Le nombre d’exportations de livres français papier à l’étranger a reculé de près de 10 % en 2020 du fait de la fermeture des points de vente et des crises libanaise et algérienne. Globalement, 5 pays accueillent la moitié des exportations françaises. Il s’agit de la Belgique, du Luxembourg, de la Suisse et du Canada. En 2021, les exportations ont cependant repris de plus belle.

Finalement, force est de constater que le monde du livre a réussi à s’adapter rapidement et efficacement à la crise sanitaire, et ce malgré la fermeture des librairies. Toutefois, le secteur a tout de même subi des pertes non négligeables en 2020, et il faudra attendre le rapport de l’an prochain pour conclure sur les effets de la crise.

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— Nausicaa Plas

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